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Salif Keita / BCUC feat. Femi Kuti / Tshegue

1/ TSHEGUE
Depuis plusieurs mois, ce duo parisien séduit tout sur son passage. Entre rumba congolaise et punk-funk made in New York, Faty Sy Savanet et Nicolas « Dakou » Dacunha métissent tout ce qu’ils touchent. Un trip tribal qui prend aux tripes.
Pour beaucoup, c’est l’une des révélations de l’année. Par la grâce d’un EP électrique (Survivor) et d’une poignée de concerts électrisants (des Transmusicales à Banlieues Bleues), ce binôme est devenu l’obscur objet du désir de l’électro punk hexagonal. Il faut dire que la collision entre le chant magnétique de Faty Sy Savanet et les percussions épileptiques de Nicolas « Dakou » Dacunha provoque des étincelles ardentes. Quasi impossible à catégoriser, leur musique peut changer de visage à chaque instant : sophistiquée puis sauvage, dansante puis minimale, organique puis synthétique. Pas étonnant que le site Vice US ait déclaré : « Cette chanteuse afro punk pourrait devenir très, très célèbre ». Les paris sont lancés.

2/ BCUC feat. FEMI KUTI
Collectif phénomène venu d’Afrique du Sud, Bantu Continua Uhuru Consciousness donne un immense coup de pied dans la fourmilière des musiques traditionnelles. Sept musiciens (dont une chanteuse) capables de mettre la fièvre pendant des heures.
Il faut le voir pour le croire : sur scène, les BCUC tutoient effrontément la perfection. Ça crie, ça siffle, ça frappe, ça prêche, ça gronde. Bref, ça vit puissance mille. Un concert raté du groupe de Soweto, c’est un concept qui n’existe même pas. Spirituelle, habitée, déchaînée, leur musique doit autant aux traditions ancestrales d’Afrique du Sud qu’aux plus abrasives déclinaisons de la sono mondiale, du punk au hip-hop en passant par les crescendos du post-rock ou les ostinatos de la funk. Une thermodynamique qui n’est pas sans rappeler le roi Fela. C’est donc un petit événement de les voir partager la scène de l’héritier naturel du maître de l’afrobeat, le saxophoniste et chanteur Femi Kuti. Une rencontre inédite sous forme de vibrant passage de relais.

3/ SALIF KEITA
Le retour sur le devant de la scène d’une des plus grandes voix du continent africain, qui célèbre son demi-siècle de carrière : Salif Keita.
C’était en 1968, Salif Keita faisait sa propre révolution : rompant avec sa famille - princière - qui s’opposait à son désir de devenir chanteur (fonction réservée à la caste des griots), il s’installait à Bamako et faisait ses débuts sur les places de marché, les cafés et les discothèques. Peu après, il ralliait le Rail Band du saxophoniste Tidiani Koné, dont le succès dans toute l’Afrique de l’Ouest a porté sa renommée. Un demi-siècle plus tard, Keita est reconnu comme une star de la musique africaine. Pour la beauté de sa voix, et pour sa capacité à conserver l’esprit de ses racines mandingues et ses instruments traditionnels dans des productions d’envergure internationale. On ne peut que se réjouir de retrouver le grand chanteur, inventeur d’une afro-pop qui a fait le tour du monde, dont les apparitions se sont raréfiées ces dernières années, au cœur d’une soirée qui célèbre le dynamisme créatif de l’Afrique.

FIP - Émission en direct et en public
De 19h à 20h, le Club Jazzafip est en direct de la Grande Halle avec BCUC, Femi Kuti, Tshegue et Salif Keita et les programmateurs du festival, Frank Piquard et Vincent Anglade, pour présenter l’édition 2018 du festival.