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Cécile McLorin Salvant / Hugh Coltman "Shadows - Songs of Nat King Cole"


1/ Hugh Coltman "Shadows - Songs of Nat King Cole"
Quand il était gosse, sa mère raffolait de Nat King Cole. Le répertoire du crooner disparu il y a cinquante ans a donc tout de la Madeleine de Proust pour Hugh Coltman. Dandy du rock classieux, artiste aux plusieurs vies (du blues de The Hoax aux équipées jazz avec Éric Legnini), chanteur au timbre faussement cristallin, le garçon sait mieux que personne qu’un crooner est bien plus qu’un type au costard impeccable. Car au-delà des « tubes » de Nat King Cole, c’est la face sombre et écorchée de l’immortel interprète de « Nature Boy » qui fascine Hugh Coltman. Dans cette quête aussi spirituelle que musicale, l’élégant Britannique a déjà également payé son tribute à une autre voix pleine d’histoire(s), le songwriter Nick Drake.

2/ Cécile McLorin Salvant
Son timbre légèrement éraillé en a fait tomber plus d’un(e). De Wynton Marsalis à Archie Shepp en passant par Jacky Terrasson, son fan-club a fière allure. Lauréate en 2010 de la prestigieuse Thelonious Monk International Jazz Competition (le top du top des tremplins d’outre-Atlantique), Cécile McLorin Salvant impressionne par son swing renversant et son charisme terrassant. Héritière de Sarah Vaughan, Shirley Bassey, Bessie Smith et de toutes les travailleuses du chant clair-obscur, la jeune Franco-Américaine a le don pour redonner vie à des mélodies oubliées de l’histoire du jazz, de Valaida Snow à Bert Williams. A mille lieux de la diva easy listening, Cécile McLorin Salvant a tout simplement le chic pour rendre classe le classicisme. Ce qui n’est pas un mince exploit.