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Gil Scott-Heron / Saul Williams


Saul Williams

Comme un héritier de Gil Scott-Heron, Saul Williams, poète contemporain élevé au hip-hop et slameur d’aujourd’hui toujours là pour imposer sa langue unique, aime se débarrasser des étiquettes qu’on ne cesse de lui coller. L’héritage de la musique noire certes, mais pas que… Capable de lorgner vers la prose d’un Dylan, l’extrémisme de Nine Inch Nails (il a travaillé avec Trent Reznor) ou l’intériorité d’un Jeff Buckley, Saul Williams est une sorte de caméléon prenant la forme d’un David Bowie, d’un George Clinton, d’un Ginsberg ou de tout autre empêcheur de tourner en rond. À se demander si la filiation Scott-Heron n’est finalement pas qu’une simple facette de ce kaléidoscope humain du slam contemporain. Un ovni prenant sur scène une ampleur encore plus grande.


Gil Scott-Heron

Pour beaucoup, Gil Scott-Heron est tout simplement le parrain (l’inventeur ?) du rap. Rien que ça. Il a tout construit sur le mot. Sur le verbe. Sur le flot. Depuis l’aube des années 1970, ce maître de Chicago à la voix de baryton malaxe les lettres avec un groove unique, une verve pêchue, furieusement engagée. The Revolution Will Not Be Televised et From South Africa to South Carolina, autant de titres évocateurs, comme les slogans choc d’une contestation perpétuellement sur ses gardes, perpétuellement en mouvement. Quand d’autres se limitent à scander et à beugler, Gil Scott-Heron, lui, fusionne le texte ET le son. Un art musical si maîtrisé que de Public Enemy à Saul Williams, son influence sur la black music de ces quarante dernières années demeure impressionnante. On appelle ça une légende, non ?


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