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Daniel Darc

1re partie : Jacques Coursil duo & poésie


Jacques Coursil

« La trompette, si elle ne chante pas, c’est de la ferraille. Elle danse et enfin elle parle. C’est le fond de ma gorge qu’on entend. » A l’écouter détacher chaque syllabe pour élaborer son phrasé, à des années lumière des legato abyssaux qui qualifient les gymnastes, on songe plutôt à Miles et Don Cherry, à leurs acrobaties sur un mince fil. Deux inspirations que Jacques Coursil admet volontiers, tout comme son jeu n’est pas sans évoquer un autre adepte des ondulations de fréquence : Jon Hassell. Après une poignée de disques mythiques puis une longue absence, cet « Antillais qui fait de la musique » s’est illustré avec Clameurs, album poétique nourri de textes, qui remet quelques idées à l’heure du Tout-monde, tel qu’énoncé par l’écrivain Edouard Glissant.

Daniel Darc

En février 2009, il mit la salle de la Cité de la musique à genoux, en reprenant avec Marc Ribot, "My Funny Valentine" lors de la soirée dédiée à Serge Gainsbourg. Pour ceux qui en doutaient, Daniel Darc et le jazz, c’est une longue histoire, comme le rappelle aussi le titre de son dernier album, "Amours Suprêmes", dédié à John Coltrane. « Pour comprendre Coltrane, il faut être Fou, "Mat" en Arabe, comme la lame du tarot du même nom : celui qui a tout perdu sauf la raison. Fou ou Mystique, ce qui revient au même. Et il faut aussi posséder quelques notions de musique indienne. », confiait-il dans « Best », il y a bien longtemps déjà. A l’époque, il parlait de Charlie Parker, et de la peur qu’il faisait aux petits-bourgeois, d’Elvin Jones, « le plus grand batteur de jazz », d’Ornette Coleman, « le plus scandaleux avec son saxophone en plastique blanc », d’Albert Ayler et de ses hurlements, d'horreur et puis de joie, et de tous les autres : Clifford Brown, Fats Navarro, Lester Young, Coleman Hawkins... Daniel Darc et le jazz, somme toute, une évidence.