Spin & Spells, Celia Kameni "Méduse"
Under The Radar
La Dynamo de Banlieues Bleues
Spin & Spells
Après avoir œuvré au sein du trio de jazz punk NOUT ou du duo noise Five38, Rafaëlle Rinaudo revient à un son plus acoustique dans un trio à l’alchimie singulière.
Avec Spin & Spells, la harpiste Rafaëlle Rinaudo, qui nous a plutôt habitués à des incursions en territoires punk survoltés, se replace résolument sous le signe de la magie. Avec ses deux compères ensorceleurs, Simon Winsé au ngoni et à la flûte peul et Raphaël Quenehen aux saxophones, l’instrumentarium présagerait d’un travail foncièrement mélodique, mais prend ici le parti du travail rythmique pour donner naissance à de l’harmonie. « Spin », c’est la rotation, comme ces grooves qui en tourbillonnant et en s’entrechoquant produisent de l’enchantement, les « spells ». « Spin » évoque aussi le filage, le tissage, entre groove, cordes entremêlées et polyrythmie, entre jazz contemporain et nouveaux mondes sonores à découvrir.
Celia Kameni « Méduse »
Révélée au premier rang du jazz vocal hexagonal, Celia Kameni s’affranchit des classifications traditionnelles dans un projet personnel lumineux.
Si sa voix profonde et texturée excelle dans le jazz, qui l’a adoubée comme l’une des meilleures chanteuses françaises d’aujourd’hui, Celia Kameni avait déjà montré sa capacité à embrasser un large éventail de styles musicaux en y apportant sa propre sensibilité. Avec Méduse, elle franchit le cap, entourée d’une fine équipe habituée aux expérimentations. Alors que des échos de Nina Simone, Björk ou Nick Drake se reflètent dans sa musique, le projet s’inscrit également dans la lignée d’artistes contemporains comme Moses Sumney, Shida Shahabi ou Arooj Aftab, mélangeant l’improvisation, la poésie et la profondeur des chants vibratoires à la recherche d’une nouvelle forme où la voix deviendrait un stupéfiant canal d’émotions.