Deux générations et deux visions de la soul britannique avec le retour en grâce d’Alice Russell qui ouvrira la soirée en présentant son album I Am, sorti au printemps, avant de laisser place à sa cadette et nouvelle étoile du R&B : Mahalia.

1/ Alice Russell

Vingt ans déjà depuis la publication d’Under the Munka Moon, qui signait les premiers pas comme leader de la chanteuse soul britannique Alice Russell. Un répertoire empreint de hip-hop, de jazz et d’une électro ciselée, avec une voix dense mais toute en retenue, portée par des arrangements d’une inaltérable élégance. Puis les disques se sont enchaînés avec l’envie d’embrasser un plus large public et de tenter l’aventure de l’indépendance via la création de son label Little Poppet. Quelques mésaventures financières et plus encore un deuil paternel marqueront, après la publication de To Dust, le début d’une longue absence de plus de dix ans avant ce retour en grâce, en avril dernier, sur le label Tru Thoughts  ­— celui des débuts — et en compagnie de son plus proche collaborateur TM Juke qui, comme personne, sait sublimer la voix de reine de la british soul.

2/ Mahalia

En 2015, Mahalia Burkmar, pas encore majeure, publiait son deuxième EP, Never Change avec lequel elle s’est fait un nom — ou plutôt un prénom — au cœur de la scène anglaise. La chanteuse, originaire de Leicester, dévoilait à l’époque un goût pour une soul intimiste, dépouillée et majoritairement acoustique. Ce avant un premier virage stylistique, deux ans plus tard, amorcé par un nouvel EP sous forte influence R&B, Seasons, et confirmé par Love & Compromise, paru en 2019, résultat d’une production extrêmement ambitieuse mise en œuvre par une équipe venue des deux bords de l’Atlantique. Aux côtés d’invités de marque à l’instar de sa consœur Ella Mai, Mahalia exprimait l’envie de se hisser au sommet de la scène contemporaine. C’est chose faite avec son dernier album en date IRL (In Real Life), qui a fait d’elle l’une des chanteuses actuelles les plus courtisées.