Respect to Aretha : un hommage à la reine de la soul
Que ce soit aux côtés de Martin Luther King ou sur scène, la grande Aretha a surtout touché par sa voix et sa grande sensibilité. Poussée très rapidement vers la musique par son père, le pasteur et militant des droits civiques Clarence L. Franklin (proche de Martin Luther King), Aretha fait ses débuts avec Columbia Records en enregistrant une reprise de « Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody » (1961), sans pour autant rencontrer un vif succès.
C’est réellement en 1967, lors de sa signature avec Atlantic Records que le monde entier entend parler de la chanteuse. Femme de combats et de cœur, elle émeut la terre entière avec Respect et A Natural Woman (1967) ou encore I Say a Little Prayer et Think (1968).
Un an après son décès, Jazz à la Villette choisit de rendre hommage à la reine de la soul pour clore l’édition 2019 du festival, le 10 septembre dans la Grande Halle de la Villette.
Antibalas
Avec plus de 2000 shows à son actif et des performances dans 35 pays du monde, le groupe afrobeat Antibalas est aujourd’hui devenu une référence en matière de musique Afro-cubaine, signant des collaborations avec notamment Tony Allen, Femi Kuti, Mark Ronson, Santigold ou encore The Roots. En 2017, Antibalas dirige un hommage à Aretha Franklin lors d’un concert caritatif au célèbre Carnegie Hall, aux côtés de nombreux artistes dont la chanteuse Bettye LaVette. Le groupe fondé par Martín Perna en 1998 à Brooklyn donne un nouveau concert hommage à la reine de la soul au City Winery de New York l’année suivante.
C’est donc tout naturellement que Jazz à la Villette choisit de confier à Antibalas la direction artistique de ce Respect to Aretha. Le collectif afrobeat est pour l’occasion accompagné par les voix de :
Bettye LaVette
Originaire de Détroit, Bettye suit les pas d’Aretha en enregistrant son premier disque pour Atlantic Records à l’âge de 16 ans. Elle l’y rencontre à cette occasion et la croisera tout au long de sa vie. En 2003, son album A Woman Like Me propulse sa carrière et elle enregistre par la suite I’ve Got My Own Hell to Raise (2005), un album composé exclusivement de musiques écrites par des femmes. Parmi elles : Lucinda Williams, Dolly Parton ou encore Joan Armatrading. En 2017, Bettye sort de la scène du Carnegie Hall sous les ovations du public, après avoir chanté la célèbre chanson d’Aretha « Ain’t No Way », lors de la soirée en hommage à la reine de la soul.
Alice Russell
Oscillant entre soul, jazz, funk et électro, la chanteuse anglaise multiplie les titres et collaborations depuis le début de sa carrière solo en 2004, avec notamment David Byrne, Sia, Hocus Pocus ou encore Quantic. Sorti en 2013, son dernier album To Dust est un renouveau pour la chanteuse et crée une réelle surprise pour ses fans qui y découvrent de nouvelles tonalités gospel et neo soul.
Zara McFarlane
Récompensée par le prix « Best Jazz Act » du MOBO (Music of Black Origin) Awards en 2014, la chanteuse et compositrice londonienne a produit trois albums sous le label Brownswood Recordings, fondé par Gilles Peterson. Toujours en mettant le jazz et la soul à l’honneur, elle sort Arise en 2017, un nouvel album aux couleurs jamaïcaines chères à ses origines.
Nona Hendryx
Avec un style coloré et résolument punk, la chanteuse septuagénaire originaire du New Jersey ne finit pas d’enchaîner les tubes en mélangeant les styles : soul, funk, R&B et hard rock en passant par le new age. Membre du trio LaBelle, composé également de Patti LaBelle et Sarah Dash, elle connait son plus gros succès international avec le tube soul disco « Lady Marmelade » enregistré en 1974.
José James
Après la sortie de son premier album The Dreamer en 2007, le chanteur et auteur-compositeur américain José James enregistre plusieurs albums avec entre autres les pianistes Junior Mance et Robert Glasper. En 2013, son album solo No Beginning No End sort sous les éloges des critiques de jazz et il continue de produire des albums solos, toujours sous le label Blue Note, en explorant le funk, la soul, le R&B ou encore le gospel. Après un hommage à Bill Withers dans son album Lean on me et en clôture du festival Jazz à la Villette 2018, José James met cette année sa voix au service de la mémoire de la reine de la soul.
Par Claire-Agnès Trégouët